"... L'art a toujours eu un lien avec la détresse, le désespoir, le désarroi (je songe aux crucifixions du haut Moyen-Age jusqu'à Grünewald, mais aussi aux portraits de la renaissance, à Mondrian, et Rembrandt, à Donatello et à Pollock). C'est un aspect que nous négligeons trop souvent en extrayant les éléments formels et esthétiques pour les isoler. Nous cessons alors de voir le contenu dans la forme et considérons la forme comme un contenant (comme une belle enveloppe faite avec talent) et un complément qui vaut la peine d'être examiné. Pourtant le contenu n'a pas besoin de forme (comme un vêtement dont on peut changer), mais est forme (qui ne peut être interchangeable).
La détresse, le désespoir, l'impuissance peuvent être représentés sans être inesthétiques car leur cause est la beauté blessée (l'aboutissement). Le carré noir exprime autant de détresse qu'une toile de Penck ; néanmoins il exprime d'avantage d'espoir."
G.Richter note 27/01/1983
"L'enfance d'Icare" étude I, acrylique sur toile, 50x50. 2013